L’électrocardiogramme (ECG) permet de diagnostiquer de nombreuses maladies cardiaques, voire même extracardiaques lorsqu’il est associé à d’autres données cliniques et biologiques. Mais encore faut-il bien l’interpréter. Dans ce billet, nous vous rappellerons les étapes indispensables à suivre pour bien analyser un électrocardiogramme !
L’étape préliminaire : se procurer les informations qui ont motivé l’examen
La première chose à faire avant de lire un ECG n’est pas de lire l’ECG ! Il convient d’abord de s’enquérir de toutes les informations qui l’ont motivé et surtout, des informations sur la personne sur lequel il sera réalisé : maladie suspectée, âge, sexe, origine ethnique, conditions de l’examen, caractéristique de la cage thoracique, prise ou non de médicament ayant des effets sur le rythme cardiaque…
Une fois que l’on a bien analysé les informations précédentes, il s’agira par la suite de déterminer si l’examen s’est passé dans les meilleures conditions. Pour ce faire, vérifiez si les valeurs de la vitesse de déroulement du papier et de l’amplitude sont normales. Pour rappel, la vitesse du papier de déroulement devrait être de 25 mm/s et l’amplitude de mV/10 mm. Il faut également vérifier si les 12 dérivations sont bien présentes et si le tracé ne compte pas trop d’artéfacts car ces derniers rendent plus difficile la lecture. Dans ce cas, il ne faut pas exclure la possibilité d’un nouvel examen.
Analyse des différents éléments d'un ECG
L’analyse d’un ECG doit être à la fois méthodique et rigoureuse. Rappel sur les éléments à retenir :
La fréquence cardiaque
La fréquence cardiaque est la première chose à vérifier sur un ECG. Elle informe sur la présence éventuelle d’une tachycardie (battements trop rapides) ou d’une bradycardie (battements trop lents). Il existe aujourd’hui des petits dispositifs qui permettent de calculer plus facilement la fréquence cardiaque.
On analyse les complexes QRS en s’assurant que les caractères des intervalles R-R sont bien similaires. Et pour déterminer si l’ECG est en rythme sinusal, il suffit de vérifier la présence de l’onde P avant chaque complexe QRS.
L’intervalle PR
L’analyse de l’intervalle PR permet de déterminer l’existence d’un bloc AV du 1er degré, ce qui implique la présence d’un trouble de la conduction au niveau du nœud atrio-ventriculaire et dans de rares cas, au niveau du système His-Purkinje.
L’intervalle QT
L’intervalle QT se mesure depuis le début du complexe QRS à la fin de l’onde T. Son caractère (valeur supérieure à 440 ms chez les hommes et 460 ms chez les femmes) implique l’existence d’une des pathologies suivantes : syndrome de Romano-Ward, syndrome de Jervell, Hypertrophie du ventricule gauche, acidocétose diabétique, maladie liée à la Thyroïde…