Lorsqu’il s’agit de dispositifs médicaux, il peut paraître difficile de prendre en compte la dimension écologique. Pourtant, les fabricants sont soucieux d’améliorer leur impact environnemental.
Quelles sont leurs stratégies pour adopter un comportement respectueux de la planète ?
S’engager dans une certification ISO14001
Un fabricant certifié ISO 14001 est un fabricant engagé dans une démarche de développement durable. En effet, cette norme internationale est « destinée à être utilisée par les organismes souhaitant gérer leurs responsabilités environnementales d’une manière systématique qui contribue au pilier environnemental du développement durable». La certification est donc un gage de sérieux. Pour la recevoir, l’entreprise démontre qu’elle a mis en place des actions pour améliorer sa performance environnementale ; garantit le respect des obligations de conformité ; réalise des objectifs environnementaux. (1)
Favoriser le cycle court
Réduire son empreinte carbone passe dans un premier temps par favoriser les acteurs locaux.
De fait, en misant sur un modèle d’intégration verticale avec des fournisseurs de proximité, le fabricant contrôle toute la chaîne de développement et de distribution. Cela lui permet de s’engager sur la qualité de ses produits et services, de maîtriser ses délais et de répondre aux normes les plus exigeantes. Par ailleurs, la proximité des acteurs permet de réduire les temps de transport et donc les émissions de CO2.
Protéger l’environnement, c’est également privilégier un modèle d’économie circulaire via la réparation des appareils. L’implantation du service client, et de son atelier de réparation, est un facteur clé. Ainsi, être bien accompagné permet de bien entretenir son matériel pour lui offrir une longue durée de vie et optimiser ses performances.
SCHILLER France en est un exemple. Il accorde effectivement une importance accrue à la qualité et à la proximité avec ses fournisseurs. 94% des achats de l’entreprise proviennent de France et d’Europe. Il propose ainsi une offre de défibrillation 100% Française.
Quand innovation rime avec environnement
Pour relever les défis de notre société, le développement d’un dispositif médical et de ses consommables inclut la notion environnementale. Dans le domaine médical, le premier objectif est d’améliorer la prise en charge des patients. Les équipes de R&D combinent alors performance avec durée de vie des appareils et des consommables allongée. Dans le cadre du défibrillateur, la durée de garantie donne une bonne indication, tout comme la durée de vie de la batterie et des électrodes.
Certains vont encore plus loin. Ils proposent des dispositifs qui fonctionnent à l’énergie solaire. La station d’accueil pour défibrillateur AIVIA SOLO est en complète autonomie énergétique grâce à son panneau photovoltaïque. En outre, elle est conçue avec des matériaux recyclables (PE, PU et PCM). Le PCM breveté (matériaux à changement de phase) stocke l’énergie. Connectée sur un réseau IoT, elle assure la protection et la surveillance du défibrillateur à distance (état, température, etc…), sans aucun raccord électrique.
Politique en matière de gestion des déchets
Le déchet le plus « propre » est celui qu’on ne produit pas. Pour s’y rapprocher, le fabricant élabore une politique de gestion des déchets stricte. Elle se déploie à plusieurs niveaux avec :
1. En amont, la conception d’un emballage plus responsable avec des matières recyclables.
2. La réduction de l’utilisation du papier.
Et lorsque ce n’est pas possible, le tri permet un recyclage via des associations spécialisées.
3. Le recyclage des déchets électriques et électroniques professionnels (DEEE Pro) pour ses clients.
En effet, lorsqu’elles sont hors d’usage, les piles lithium d’un défibrillateur doivent être déposées dans un lieu de collecte conforme aux exigences de la réglementation DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques). Des éco-organismes désignés par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) organisent le recyclage de ces déchets. Il en est de même pour les défibrillateurs qui possèdent des composants électroniques. En cas de doute, il est possible de retourner ces déchets au fabricant. Il gérera leur bonne prise en charge.
Les produits recyclés sont valorisés. C’est une deuxième vie qui commence pour les métaux et les matières extraites des piles, batteries et DEEE (lingots de Cadmium avec une pureté de 99.95%, aluminium, fer, zinc, cuivre, etc…). L’industrie réintroduit ensuite l’ensemble de ces matériaux pour contribuer à une économie circulaire :
- Le mercure sert à des applications industrielles spécifiques.
- Le plomb et le cadmium permettent, entre autres, de fabriquer de nouvelles batteries.
- Le manganèse des piles salines, alcalines et au lithium, sous forme d’alliage ferromanganèse, peut servir à la fabrication de pièces à haute résistance à l’usure (godets de pelleteuses).
- Le cobalt des batteries au lithium sous forme d’alliage, peut entrer dans la fabrication de pales de turbine de réacteurs.
- L’acier inoxydable des godets de certaines piles et batteries peut permettre de fabriquer des articles ménagers et des accessoires du bâtiment.
- Le nickel des batteries Ni-CD et Ni-Mh, sous forme de ferronickel, peut entrer dans la fabrication d’articles ménagers et d’accessoires du bâtiment.
- le zinc des piles salines, alcalines et zinc air peut être réutilisé, entre autres, pour produire des gouttières pluviales ou pour la protection contre la corrosion.
Attention tout de même aux électrodes usagées. En cas d’utilisation médicale, elles deviennent un déchet médical, catégorie DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux). En général, les services de secours les récupèrent. Dans le cas contraire, il faut s’adresser à une société habilitée à traiter ce type de déchet. En attendant, un sac hermétique permet de les stocker de manière sécurisée.
https://www.iso.org/fr/home.html