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Réalisation de l'épreuve d’effort en cabinet

Épreuve d’effort en cabinet : la pratique émergente

Il est d’usage que l’épreuve d’effort (EE) se déroule à l’hôpital ou en clinique. Cependant, dans ses dernières recommandations, la Société Française de Cardiologie (SFC) étend cette pratique au cabinet libéral. Le docteur Aurel MILO, cardiologue à Lège-Cap-Ferret (33), s’est lancé dans l’aventure.

Jusqu’en 2018, la Société Française de Cardiologie (SFC) prenait position : « le local d’épreuve d’effort doit se situer à proximité immédiate d’un secteur de réanimation (Unité de soins intensifs cardiologiques, réanimation médicale, réanimation postopératoire ou salle de réveil), susceptible de recevoir le patient en cas de nécessité ».

Dans ses dernières recommandations publiées en août 2018, la SFC étend le champ des possibles. Elle précise que le « laboratoire […] doit être équipé du matériel nécessaire à la réanimation cardiaque à effectuer en attendant le transfert du patient ». Une opportunité pour le Docteur MILO qui a décidé de sauter le pas en 2019 : « La situation très particulière et complexe à la fois que j’ai constatée dans les hôpitaux et centres médicaux pendant mon parcours m’a incité à m’installer en libéral », précise-t-il.

« M’équiper d’un plateau technique complet m’est apparu comme une évidence. Bien que cela nécessite d’avoir un espace dédié, les « contraintes » liées aux recommandations, sont pour le reste bien justifiées.  La probabilité de complications graves liées à une épreuve d’effort physiologique couplé avec un moyen d’imagerie cardiaque reste très faible, mais elle n’est pas nulle. Les chiffres décrits dans la littérature sont de l’ordre 1 pour 10 000. Il est donc indispensable de garantir des conditions techniques et de sécurité optimales. (Ceci étant dit, même avant les nouvelles recommandations de la SFC, j’ai travaillé parfois dans des cliniques qui sont moins équipées et plus éloignées d’une Unité de soins intensifs cardiologiques qu’un cabinet)». Un avis qui rejoint celui de la SFC. Ainsi, l’institution considère que l’épreuve d’effort est « associée à un risque d’événements indésirables mortels estimé <0,01%, et un risque d’événement nécessitant une intervention médicale <0,2% »(1).

Un équipement adapté pour un meilleur suivi

L’épreuve d’effort en cabinet est tout de même contrainte par un équipement conforme à la gestion des urgences : « un téléphone pour appeler les secours ; une source d’oxygène ; un système d’aspiration prêt à l’emploi ; un ou plusieurs ergomètres ; un enregistreur d’électrocardiogrammes (ECG) à 12 dérivations avec surveillance permanente du tracé (au moins trois dérivations simultanées) ; un dispositif de mesure de la pression artérielle (PA) ; et un chariot d’urgence avec un défibrillateur. Il est également recommandé, mais non obligatoire, d’y inclure un oxymètre et un appareil de mesures des gaz expirés », précise les nouvelles recommandations.

Malgré tout, le docteur MILO a décidé d’investir dans un plateau technique avec du matériel haut de gamme : « Une EEVo2 max., une table d’écho de stress, un échographe etc. permet une prise en charge de qualité pour le patient. Je peux effectuer un diagnostic plus précis avec une grande qualité de tracé, exploiter de nombreuses options, pour le dépistage des ischémies en temps réel par exemple. Je conserve dans la base des données chaque examen. Et surtout, je peux retrouver les détails des examens complémentaires directement dans mon poste de travail : les mesures, les clichés… C’est un réel plaisir pour le praticien de travailler dans ces conditions ! ».

ECG de repos, épreuve d'effort VO2, échographie, Holter
Le Cabinet du Docteur Aurel MILO est équipé d’un plateau technique complet : ECG de repos, épreuve d’effort VO2, échographie, Holter…

Un bénéfice nettement favorable au patient

Le patient bénéficie donc d’un suivi optimal, et également de meilleures conditions d’examen. « Mes patients apprécient d’avoir un lieu unique pour la consultation, l’échographie et l’épreuve d’effort.  C’est rassurant ! Ils n’ont pas le « stress » supplémentaire du déplacement. Certains d’entre eux avaient parfois plusieurs heures de route aller-retour pour effectuer un examen qu’ils considèrent comme angoissant. Et puis il y a un délai plus long lorsque l’on prend rendez-vous à l’hôpital ou dans un centre d’imagerie… Nombre de mes patients se disent rassurés d’avoir une prise en charge complète dans mon cabinet. Ils voient tout le matériel et savent qu’ils seront suivis dans de bonnes conditions. La confiance s’installe immédiatement» ajoute le docteur MILO.

Pour les praticiens qui hésitent à se lancer, équiper son cabinet d’un plateau technique permet d’exercer sa profession avec une grande précision : «  Il faut bien se tenir aux recommandations de la SFC car nous avons une grande responsabilité à assumer. Mais quel bonheur de pratiquer sa spécialité dans un environnement optimisé ! » conclut le docteur MILO.

>> Télécharger les recommandations de la SFC sur l’épreuve d’effort

(1) Recommandations de la Société Française de Cardiologie pour les épreuves d’effort, 13 août 2018.