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Prise en charge EHPAD

EHPAD : optimiser le parcours de soins des résidents

L’EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) est le dernier lieu de vie pour un quart des Français décédés(1). Cela concerne environ 150 000 personnes en 2015. Une fin de vie souvent compliquée lorsqu’on sait que les résidents cumulent en moyenne 7,9 pathologies(2) ! Environ 37 % des résidents souffrent d’au moins une pathologie chronique non stabilisée. 15% des résidents souffrent d’au moins une pathologie aiguë(5).

Améliorer les conditions de fin de vie de nos aînés, une priorité du gouvernement

Fin 2018, Madame la Ministre des solidarités et de la Santé Agnès Buzyn lance une consultation citoyenne(3). Son objectif est d’améliorer la prise en charge des résidents. Un véritable enjeu pour la France qui compte aujourd’hui 1,5 million de personnes de 85 ans et plus. D’ici 2050, elles seront environ 4,8 millions. En 2016, près 7500 EHPAD médicalisés accueillaient plus de 600 000 personnes âgées(4). Leur séjour dure moyenne 2 ans et 5 mois(5).

Les 414 000 participants à la consultation témoignent ainsi d’une attente forte, répartie autour de quatre priorités :

  1. Améliorer les conditions de travail et de vie :
    1. des professionnels (revalorisation des salaires, renforcement des effectifs, formation et déploiement des matériels d’aide),
    2. des proches aidants (avantages fiscaux, aides à l’aménagement des logements, meilleure information et formation, reconnaissance statutaire)
  2. Accroître la qualité et la variété de l’offre de lieux de vie en :
    1. renforçant le maintien à domicile (adaptation des logements, équipement en solutions innovantes et développement d’une vraie offre de services à domicile),
    2. et en améliorant la qualité et l’accueil des personnes âgées en établissements (augmentation du nombre de personnels soignants, unités à taille humaine, dispositif d’écoute renforcé, services diversifiés, meilleur contrôle de l’Etat, notamment sur l’usage de l’argent public).
  3. Réduire le coût de la prise en charge de la perte d’autonomie en établissements et à domicile grâce à :
    1. une plus forte intervention de l’Etat,
    2. une meilleure régulation des prix,
    3. des avantages fiscaux.
  4. Renforcer l’accès à la santé pour les personnes âgées avec :
    1. une meilleure présence des professionnels directement au domicile,
    2. une adaptation du système hospitalier,
    3. des outils de contrôle et de prévention de la santé.

60 % des passages aux urgences pourraient être évités

Dans la pratique, si les résidents nécessitent de plus en plus de soins, l’accès aux consultations médicales reste très compliqué. « Ces difficultés d’accès aux soins ont un impact non négligeable sur la qualité de la prise en charge des résidents : on estime ainsi qu’environ 60 % des passages aux urgences pourraient être évités si les maladies chroniques étaient correctement prises en charge en EHPAD » explique un rapport de la commission des affaires sociales(5).

Une difficulté exacerbée dans les zones de déserts médicaux. Les résidents sont également les premiers impactés par la diminution des visites à domicile des médecins généralistes. Le rapport fait ressortir que « sur les 40 000 visites réalisées chaque année par « SOS Médecins » dans les EHPAD, 40 % ont lieu non pas au titre de la permanence des soins mais au titre de la continuité des soins, c’est-à-dire de jour, aux heures d’ouverture des cabinets des médecins généralistes ». Il devient ainsi monnaie de renoncer à des soins importants faute de pouvoir consulter des spécialistes(5).

 

La télémédecine, la solution vers une meilleure prise en charge des soins ?

 

 

Les initiatives se multiplient à travers tout le territoire. Elles testent différentes organisations pour la mise en place et la gestion de la télémédecine en EHPAD. Les établissements s’étant prêtés à l’exercice sont unanimes sur les bénéfices(5) :

  • Un accès facilité pour tous les résidents à l’expertise spécialisée, indépendamment de la localisation géographique de l’EHPAD. Cela limite le renoncement aux soins ;
  • Un plus grand confort pour les résidents. Cela leur évite d’être transportés, d’attendre parfois longtemps d’être reçus et de perdre leurs repères ;
  • La possibilité pour les soignants et pour la famille d’assister à la consultation. Le médecin requis recueille ainsi des informations supplémentaires sur l’état de santé du résident, parfois déterminantes dans le diagnostic ;
  • La montée en compétence des soignants et à la diffusion de bonnes pratiques, en leur permettant d’échanger directement avec des spécialistes ;
  • Améliorer l’attractivité des EHPAD auprès des personnels soignants, notamment des médecins. Ils apprécient de pouvoir échanger avec des spécialistes sur des prises en charge complexes et se sentent ainsi moins isolés.

 

Réaliser un ECG, dès l’arrivée du résident

Le Dr Martine SOUDANI, sous l’égide de l’association ​Gérond’if, milite quant à elle pour la réalisation d’un ECG minimum par an pour chaque résidant, voire plus en cas d’épisode aigu(6). Une expérimentation est en cours auprès d’une centaine d’EHPAD d’Ile de France. L’objectif est d’une part de dépister et surveiller les pathologies cardiovasculaires, d’autre part, de repérer un effet secondaire médicamenteux. « Quand un patient intègre un EHPAD, il arrive souvent avec un dossier médical très mince. Il est très compliqué de retrouver l’historique », explique-t-elle. Réaliser cet examen dès son arrivée permettrait pour le résident d’optimiser sa prise en charge diagnostique et thérapeutique, et de réduire le risque iatrogénique cardiovasculaire. Là encore, le bénéfice serait multiple :

  • Diminuer le nombre d’hospitalisation
  • Anticiper les risques d’empoisonnements médicamenteux
  • Compenser le manque de disponibilité des médecins coordinateurs
  • Permettre au personnel soignant de se réapproprier certains gestes

Les solutions prêtes à l’emploi existent ! Les ECG de repos de dernière génération sont parfaitement adaptés aux besoins des EHPAD. Compacts, légers, tactiles et communicants, ils offrent une utilisation très intuitive :

  • Ils indiquent les positionnements des électrodes et confirment leur bon placement
  • L’examen s’exporte en PDF
  • Ils permettent d’accéder à un service de télé-interprétation cardiologique afin d’obtenir rapidement un diagnostic

Références :

(1) Référence : Marianne Muller, Delphine Roy (DREES), 2018, « L’Ehpad, dernier lieu de vie pour un quart des personnes décédées en France en 2015 », Études et Résultats, n°1094, Drees, novembre.
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/publications/etudes-et-resultats/article/l-ehpad-dernier-lieu-de-vie-pour-un-quart-des-personnes-decedees-en-france-en

(2) Référence : Yara Makdessi et Nadège Pradines (DREES), 2016, « En EHPAD, les résidents les plus dépendants souffrent davantage de pathologies aiguës », Études et Résultats, n°989, Drees, décembre.
https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/publications/etudes-et-resultats/article/en-ehpad-les-residents-les-plus-dependants-souffrent-davantage-de-pathologies

(3) https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/consultation-citoyenne-comment-mieux-prendre-soin-de-nos-aines-une-mobilisation

(4) https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/dossier_de_presse_grandage-autonomie.pdf

(5) http://www.medecins-salaries.fr/pdf/Rapport_Mission_EHPAD.pdf

(6) https://www.youtube.com/watch?v=XkpH0dr_–w

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