Lors d’une de vos visites médicales, peut-être avez-vous déjà été face à l’électrocardiogramme ? D’une vue extérieure, on observe une multitude de courbes étranges relevées grâce aux électrodes placées sur votre torse ou sur vos membres. Mais alors, comment est-ce que votre médecin arrive, avec de simples courbes, à diagnostiquer un problème cardiaque ? Comprenons ensemble, simplement, son fonctionnement.
Fonctionnement du cœur humain
Avant d’étudier l’électrocardiogramme, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement électrique du cœur. Le cœur est un organe possédant un automatisme permettant la contraction et le relâchement périodique. Certaines de ses cellules, regroupées dans le tissu nodal (ou nœud sinusal), sont responsables d’un influx électrique se propageant aux cellules cardiaques (myocardiques) avoisinantes.
Suite à cela, le cœur se contractera et pourra alors éjecter le sang aux autres organes.
Physiologiquement, l’influx électrique est dirigé vers le bas et vers la gauche. Tout le fonctionnement de l’électrocardiogramme (ECG) repose sur la direction et la répétition de cet influx.
Le principe de l’ECG est d’enregistrer les impulsions électriques à l’origine des contractions cardiaques. Les impulsions électriques sont enregistrées à distance du cœur, à travers la peau, au moyen d’électrodes. L’appareil utilisé pour cet examen du coeur est appelé électrocardiographe, à ne pas confondre avec l’électrocardiogramme qui est le tracé obtenu. Consultez notre boutique pour voir à quoi peuvent ressembler les ECG utilisés par les cardiologues.
Principe de l’ECG en cardiologie
Il existe deux « types » d’électrodes : les électrodes frontales au nombre de trois (ou quatre, afin d’affiner le signal) se plaçant sur les membres et les électrodes précordiales au nombre de six se positionnant sur le torse.
Chacune de ces électrodes enregistre un signal positif si l’influx électrique se rapproche d’elles, ou un signal négatif si l’influx s’éloigne.
Les électrodes frontales sont positionnées au niveau des poignets et des chevilles du patient. Elles permettent de reconstituer l’axe électrique du cœur du patient.
Si l’axe est dirigé vers le haut et vers la gauche, le patient possède une hypertrophie ventriculaire gauche (anomalie morphologique se caractérisant par un trop gros ventricule).
Si l’axe est dirigé vers le bas et la droite, le patient possède une hypertrophie ventriculaire droite.
Chacune de ces électrodes précordiales permet d’avoir une vue sur une partie du cœur :
- V1 et V2 permettent d’étudier le ventricule droit
- V3 et V4 explorent la paroi interventriculaire et la pointe du cœur
- V5 et V6 offrent une vision du ventricule gauche
Interprétation du tracé d’un ECG ou électrocardiogramme
Ci-dessus, le schéma illustre une représentation classique d’une courbe d’un ECG. Ce schéma se nomme un « Complexe QRS » mettant en évidence le bon fonctionnement d’un cycle cardiaque.
En effet, l’onde P représente la première étape du cycle où les oreillettes (ou atriums) se contractent. Cela permet le passage du sang, à travers les valves auriculo-ventriculaires, vers les ventricules.
Ensuite, le complexe QRS modélise d’une part la contraction ventriculaire (pour l’éjection du sang vers les artères, au moment du pic en R). D’autre part, il reflète le relâchement des oreillettes (afin qu’elles puissent de nouveau se remplir pour un autre cycle).
L’onde T représente le relâchement des ventricules suite à leur contraction.
L’enchaînement de ces complexes détermine par ailleurs la fréquence cardiaque, c’est-à-dire le nombre de cycle cardiaque par unité de temps. Une fréquence cardiaque normale s’échelonne entre 60 et 100 battements par minute. En dessous de cette valeur, le patient est en « bradycardie », au-dessus de cette valeur, le patient est en « tachycardie ».
Interprétation de l’ECG et diagnostic de pathologies cardiaques
L’étude de ce « simple » schéma permet ainsi à votre médecin de s’assurer que votre cœur fonctionne correctement.
L’électrocardiogramme met en évidence énormément de problèmes d’ordre cardiaque tel que les blocs auriculo-ventriculaires (mauvaise conduction de l’influx électrique) avec l’étude de l’onde P, des bradycardies et tachycardies avec le ralentissement ou l’accélération de ces complexes sur le dessin mais aussi les fibrillations auriculaires et ventriculaires symbolisées par une contraction anarchique des ventricules.
C’est un examen pratique et non invasif pour la quantité et la qualité des données récoltées sur un patient. Il est devenu un incontournable de cardiologie.