Lorsque le projet d’équipement en Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) survient, nombreuses sont les interrogations sur le processus à suivre pour gérer au mieux ce dispositif médical. Petit tour d’horizon sur chaque étape rencontrée.
Étape 1 : L’achat ou la location du matériel
Le défibrillateur vient avec toute une série de consommables et d’accessoires. Ils sont nécessaires à son bon fonctionnement et/ou imposés par la loi. En plus de l’appareil, l’acquéreur doit veiller à se procurer : des électrodes, un kit de secours, une affichette réglementée pour le suivi de la maintenance et une signalétique pour indiquer son emplacement (obligatoires), un boîtier adapté à son emplacement (intérieur ou extérieur).
Cette phase d’acquisition demande une recherche d’informations qui peut sembler fastidieuse : quels sont les critères de choix pour un défibrillateur ? A quels critères techniques doit-on s’intéresser ? Que dit la loi ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans le Guide complet du DAE à télécharger gratuitement.
Étape 2 : Le traitement administratif
Les équipements et accessoires (pile lithium, électrodes) s’identifient par un numéro de lot ou de série. Afin de garantir une parfaite traçabilité, le vendeur consigne pendant toute la durée de vie de l’appareil toutes les opérations dont il fait l’objet, à savoir la réception, le stockage, l’expédition, les éventuels retours, les interventions sur site, les maintenances, les échanges en cas de panne, les changements de consommables, etc.
Dès l’enregistrement et la préparation de la commande, ces informations sont enregistrées afin de pouvoir en assurer l’expédition (généralement sous 24 heures).
Étape 3 : La livraison
Si la rapidité du délai de livraison reste prioritaire, la charte de développement durable des transporteurs devient également incontournable. De plus, le choix d’un fabricant français s’avère judicieux.
Étape 4 : L’ordonnancement
Le service ordonnancement gère les agendas des techniciens. Cette organisation optimise les prises de rendez-vous pour les installations, la mise en service, les initiations à l’utilisation d’un DAE. Un maillage complet de techniciens itinérants qualifiés intervenant sur toute la France est un véritable atout.
Étape 5 : L’installation
Le choix du lieu d’implantation du défibrillateur est soumis à des contraintes techniques (ex. l’exposition au soleil) et est réglementé (accessible 24h sur 24). Un technicien habilité est force de proposition. De surcroît, il est formé pour intervenir sur des installations électriques et pour initier l’exploitant au suivi et à l’utilisation du défibrillateur.
En outre, au moment de son implantation, il faut impérativement déclarer le DAE dans le fichier national GeoDAE. Ce service peut être assuré par un technicien dans le cadre de l’installation ou de la maintenance.
Enfin, l’arrêté du 29 octobre 2019 fixe une obligation de signalisation des défibrillateurs automatisés externes dans les lieux publics et les ERP
- Les modèles et leur utilisation sont réglementés.
- Une étiquette réglementée doit également accompagner le DAE. Elle répertorie les informations nécessaires au bon suivi et à la maintenance du dispositif médical.
Étape 6 : La formation
À la suite de l’acquisition d’un défibrillateur, ou pour entretenir ses compétences, il est important de se former au bon comportement à adopter face à une urgence vitale. Il existe différentes actions de formations présentielles ou à distance, innovantes, courtes et adaptées aux besoins de chacun.
L’enseignement digital offre un apport théorique complet. C’est une réponse aux contraintes de disponibilité de chacun dans des petites structures, ou d’organisation difficile pour un grand nombre d’apprenants à sensibiliser. C’est aussi, dans le contexte actuel, la possibilité de disposer en autonomie et flexibilité, d’un outil virtuel de formation pour toutes les collectivités et entreprises.
Dans une formation sur site, la dynamique de groupe permet des prises de conscience aussi fortes qu’une formation distancielle. Mais elle présente l’avantage d’une acquisition de la pratique du geste, du partage et du recueil des impressions des apprenants en face à face.
Étape 7 : La surveillance de l’exploitant
Entre deux maintenances, l’ANSM (Agence Nationale de la Sécurité du Médicament et des produits de santé) recommande de suivre la procédure suivante, dès la réception du DAE :
- Former et sensibiliser les personnels à l’utilisation du DAE.
- Désigner un responsable du suivi du DAE.
- Mettre en place un registre de maintenance. L’exploitant doit tenir un registre de maintenance où il recense toutes les opérations effectuées sur son appareil. Il se conserve 5 ans après la fin de l’exploitation de l’appareil.
- Mettre le DAE dans un lieu visible et facilement accessible.
- Vérifier régulièrement l’état extérieur du DAE.
- Effectuer une vérification visuelle de l’appareil et des accessoires (avec leur date de péremption).
- S’assurer que l’appareil est fonctionnel en vérifiant les voyants :
Étape 8 : La maintenance
- La loi n° 2018-527 du 28 juin 2018 relative au défibrillateur cardiaque énonce la nécessité de réaliser obligatoirement la maintenance. En effet, son décret d’application n°2018-1186 du 19 décembre 2018 précise sans équivoque que «la maintenance est réalisée soit par le fabricant ou sous sa responsabilité, soit par un fournisseur de tierce maintenance, soit, si le propriétaire n’est pas l’exploitant, par l’exploitant lui-même». Attention, le non respect des consignes du fabricant engage la responsabilité de l’exploitant si un incident est imputable à un défaut de maintenance.
- La maintenance des dispositifs médicaux est également réglementée par l’article R.5212-25 du Code de la santé publique, selon l’arrêté du 03/03/2003.
- En sa qualité de dispositif médical, seul un technicien habilité par le fabricant et répondant aux certifications ISO 13485 ou NF S99-170, est apte à intervenir sur un défibrillateur. Pour effectuer la maintenance du DAE, il procède à la révision des installations.
Étape 9 : L’assistance
En cas de question ou de dysfonctionnement de l’appareil, pouvoir contacter directement des experts techniques est un vrai confort. Il est utile de se renseigner en amont sur ce que couvre la garantie. L’échange standard ? Le prêt d’un autre matériel en cas d’immobilisation du DAE ? Le délai d’intervention ? Le coût éventuel ? etc.
Étape 10 : L’utilisation médicale
Dans le cas où un défibrillateur a été utilisé sur une personne en arrêt cardiaque, il est fortement conseillé de faire vérifier le matériel par un technicien agréé. Ce dernier récupère les données médicales pour les mettre à disposition des services de secours. Il réalise une maintenance préventive dans les plus brefs délais. Ensuite, il transmet les données à l’Observatoire National du Secourisme pour améliorer la prise en charge des victimes d’un arrêt cardiaque.
Étape 11 : La gestion des déchets
Le défibrillateur contient une pile lithium. Lorsqu’elle est hors d’usage, elle doit être déposée dans un lieu de collecte prévu à cet effet, conformément à la réglementation sur les DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques). Ces entreprises situées en France sont accréditées par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie).
Par ailleurs, les DAE et les électrodes possèdent des composants électroniques. Ils doivent également être collectés conformément à la réglementation DEEE. Attention, en cas d’utilisation médicale, les électrodes deviennent un déchet médical, de catégorie DASRI. Généralement, les services de secours les récupèrent. Dans le cas contraire, il faut s’adresser à une société habilitée à traiter ce type de déchet. En attendant, il est conseillé de les stocker dans un sac hermétique.
Certains fabricants/distributeurs récupèrent les appareils et les accessoires hors d’usage et se chargent de cette opération.
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