Les arrêts cardio-respiratoires (ACR) sont au cœur d’une lutte de tous les instants en France. On estime que 46 000 morts subites par arrêt cardiaque ont lieu chaque année sur le territoire, dont plus de 900 d’entre eux se déroulent sur le lieu de travail(1). Plus de 92% de ces ACR sont fatals lorsque la prise en charge n’est pas immédiate. Que peut-faire l’entreprise pour protéger ses salariés ?
Défibriller : la meilleure chance de survie
En cas d’arrêt cardiaque, la meilleure solution est d’effectuer un massage cardiaque et défibriller. À l’aide d’un défibrillateur, on soumet le cœur à un choc électrique pour le faire repartir normalement. Avoir un défibrillateur en entreprise présente des avantages cruciaux en matière de sécurité et de santé des employés. Lors de l’arrêt cardiaque, chaque minute diminue de 10 % les chances de survie de la victime. Après 10 minutes, elles sont inférieures à 2%. Par ailleurs, les pompiers mettent en moyenne 14 minutes à arriver. Il est donc capital d’intervenir le plus rapidement possible. Avoir un défibrillateur à portée de main permet de réduire considérablement le délai d’intervention en attendant l’arrivée des urgences.
Ainsi, pratiquer une Réanimation Cardio-Pulmonaire efficace et utiliser un défibrillateur augmentent les chances de survie de 5% à 15%.
Favoriser la prévention
A l’heure de la RSE(2), l’entreprise possède une mission sociétale et doit garantir un espace de travail sûr :
- S’équiper d’un défibrillateur et former ses salariés aux gestes qui sauvent
- Afficher les directives à tenir en cas d’arrêt cardiaque : il faut appliquer la chaîne de survie le plus vite possible, « Appeler, masser, défibriller ».
- Former aux gestes qui sauvent permet de les automatiser et de maximiser les chances de survie de la victime.
- Informer et sensibiliser les collaborateurs sur les risques cardio-vasculaires
- Sensibiliser les salariés sur les signes précurseurs de l’arrêt cardiaque : douleurs thoraciques, nausées, sueurs…
Par ailleurs, le décret du 19 avril 2021 impose à l’employeur de toute entreprise de proposer aux salariés des actions de sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent, avant leur départ à la retraite.
Quelle est la responsabilité pour l’entreprise ?
En plus de sa responsabilité morale, la responsabilité légale de l’employeur peut être engagée en cas d’arrêt cardiaque, en vertu de son obligation de protéger la santé physique de ses salariés. En effet, le code du travail énonce l’obligation des entreprises : « Les lieux de travail sont équipés d’un matériel de premiers secours adapté à la nature des risques et facilement accessible ». Si l’ACR se produit sur le lieu de travail, il est alors qualifié en accident du travail. Se préparer permet également de limiter les conséquences financières préjudiciables que l’arrêt cardiaque d’un salarié pourrait avoir sur l’entreprise. En effet, en cas d’incapacité permanente ou de décès du salarié, la victime ou ses ayants-droit peuvent engager la responsabilité de l’employeur au titre de faute inexcusable.
En résumé, avoir un défibrillateur en entreprise permet d’accélérer la prise en charge de la victime, d’augmenter ses chances de survie, de répondre aux situations d’urgence et de se conformer aux obligations légales.
(1) Registre RéAC : registre d’envergure nationale basé sur le recueil exhaustif des Arrêts Cardiaques pris en charge sur l’ensemble du territoire français (métropole et territoires d’outre-mer) grâce à la participation volontaire des SAMU/SMUR.
(2) Responsabilité Sociétale des Entreprises.