Garantir un accès aux soins urgents en moins de 30 minutes est un véritable enjeu de santé publique en France. En effet, tous les citoyens ne sont pas égaux face à l’urgence. Afin d’améliorer les prises en charge des patients, les Ambulances SMET s’investissent depuis leur création, en 1982, dans l’Urgence Pré-Hospitalière (UPH). Elles consacrent depuis plus de quatre ans une de leurs Ambulances de Secours et de Soins d’Urgence (ASSU) aux missions de secours d’urgence aux personnes sous l’autorité du SAMU. Retour sur cette organisation avec Pierre et Philippe SMET.
Objectif : Assurer l’accès aux soins d’urgence
Au 31 décembre 2015, un peu plus de 1 million de personnes se trouvaient à plus de 30 minutes d’un accès aux soins urgents en France (1). Ces difficultés d’accès aux soins d’urgence sont surtout présentes dans les zones rurales. En effet, ces « zones blanches » sont de plus en plus désertées par les cabinets médicaux. Les habitants vivent généralement éloignés des structures de soins d’urgences. Ce constat se vérifie également à Bourmont en Haute-Marne où interviennent les ambulances SMET. Philippe SMET nous confie que dans cette zone rurale « le premier SMUR est à 35 minutes ».
Pour pallier les carences et répondre aux demandes d’urgence pré-hospitalière, les ambulances SMET ont convenu avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) à la mise en service d’une « ambulance hors quota » uniquement dédiée aux interventions du Centre 15. Cette ASSU dispose d’obligations de disponibilité au niveau du matériel et du personnel : « tous les jours, elle doit être armée avec des ambulanciers et un délai de réponse immédiat ». Elle dispose d’une Autorisation de Mise en Service (AMS) hors quota délivrée par l’ARS. « A ce jour, le département de la Haute-Marne dispose de cinq ambulances « hors quota » dédiées à ces missions ».
Collaborer dans l’intérêt du patient
Cette démarche entreprise par les ambulances SMET s’inscrit dans une volonté d’améliorer la prise en charge des patients a fortiori lorsqu’il s’agit d’une urgence vitale. Elle implique une collaboration entre les différents acteurs de l’urgence sur le terrain. Selon Philippe SMET, l’objectif visé est de « travailler dans l’intérêt du patient, travailler ensemble sur le terrain ». Cette mesure permettrait de diminuer les délais d’intervention en engageant « le vecteur le plus proche » qui « dispose des moyens adaptés » pour intervenir.
Cette collaboration entre les différents acteurs de l’urgence s’accompagne également d’une nouvelle gestion du matériel. Afin de compléter une intervention, l’ambulance de secours et de soins d’Urgence peut être engagée pour son matériel médical tel que l’EASY PULSE. En effet, aujourd’hui les Ambulances SMET disposent de « la seule planche à masser au sein de notre département par manque de moyens ». Par conséquent, il a été convenu avec « le SAMU que la planche à masser pouvait être engagée avec tout moyen et acteur de secours » pour une réanimation sur l’ensemble du département.
Par ailleurs, les Ambulances SMET ont établi différents protocoles pour contrer ce manque de moyens chez les différents acteurs de l’UPH. Ils ont la possibilité de réaliser la transmission de l’électrocardiogramme avec le SAMU grâce au moniteur-défibrillateur DEFIGARD Touch 7.
Améliorer la prise en charge du patient
Ce nouveau système organisationnel des transports sanitaires d’urgence pré-hospitalière s’accompagne d’une évolution des pratiques professionnelles des ambulanciers de l’entreprise. Missionnés par la régulation médicale du SAMU 52, ils sont désormais appelés sur des interventions de détresse vitale telles que l’AVC et l’arrêt cardio-respiratoire. Les ambulanciers sont donc formés et sensibilisés par les médecins du SAMU aux gestes de secours d’urgence. Ils sont également formés sur l’utilisation du matériel médical et suivent une formation continue.
Depuis plus de 3 ans, l‘entreprise familiale a également choisi d’équiper ses ambulances de tablettes connectées. Cela permet d’améliorer la prise en charge et l’orientation du patient. Ce dispositif « apporte un plus car il est en relation avec le SAMU ». Il permet la transmission des informations médicales à la régulation. Cette dernière est faite de manière sécurisée et permet d’adapter les moyens médicaux lors des interventions.
Un bilan probant
Grâce à la mise en service d’une ambulance « hors quota », les Ambulances SMET ont ancré leur activité dans l’urgence pré-hospitalière. Aujourd’hui, ce dispositif est en place depuis plus de 3 ans et Philippe SMET en dresse un bilan très satisfaisant.
Cette réponse ambulancière à Bourmont a permis de repenser la chaîne d’urgence pré-hospitalière. Elle a entraîné une réorganisation des territoires de compétences et des lieux d’intervention. Désormais, l’entreprise « intervient sur des accidents de travail, des lieux travail, des écoles et les ERP. Il n’y a plus de notion de voie publique et de voie privée. Nous parlons de l’intérêt du patient».
Depuis la mise en place de ce service, l’entreprise a connu une croissance exponentielle du nombre d’interventions avec le SAMU. En 2017, elle réalisa 150 interventions de plus qu’en 2016 et en 2018, elle en réalisa 250 supplémentaires. Cette tendance se confirme déjà en 2019 bien que le bilan ne soit pas encore établi.
Elle a également connu une forte augmentation des interventions avec le SMUR nécessitant la médicalisation du patient. Selon Monsieur SMET, c’est cette augmentation qui est la plus significative. Celle-ci « prouve que l’entreprise intervient de plus en plus sur des urgences vitales ».
Ce bilan conforte la place des ambulanciers dans l’Urgence Pré-Hospitalière. Philippe SMET ajoute également que « les ambulanciers ont un rôle clé à jouer dans l’amélioration de la prise en charge du patient et dans l’urgence pré-hospitalière que ce soit en zone rurale ou en zone urbaine ». Il invite donc les ambulanciers privés à « s’équiper en matériel mais également à s’investir dans l’urgence pré-hospitalière ».
Références